Dominique, Béziers, France.

Comme Gianni Berengo Gardin, ce célèbre photographe Humaniste Italien, chaque fois que je photographie je recherche une histoire différente et, je veux vivre chacune de ces histoires. Je dois dire que ce jour-là, j’ai été comblé.
C’est au détour d’une ruelle commerçante lorsque je visais pour ajuster les réglages sur mon Pentax, que j’ai été interpellé par un homme aux allures à la fois d’ermite, de Marx et de SDF…
– Qu’est ce que vous prenez en photo ? me demanda-t-il timidement.
– Je photographie les façades des habitations, la rue et les gens qui passent…
Aussitôt il me répondit que lui aussi avait eu un appareil photo mais qu’on lui avait volé. Tant pis me dit-il !
– Tu es de Béziers ?
Je lui répondis que j’étais de Rouen et en congé pour quelques semaines dans sa belle région.
– Oh ! Rouen ! je n’y suis jamais allé, mais il y a très longtemps j’ai connu avec mes parents des vacanciers de Rouen qui travaillaient à la SNCF. Des gens très gentils. Ils m’avaient même envoyé un vélo par le train.
Et c’est ainsi qu’en toute simplicité et humanité me semble-t-il, un dialogue touchant s’installa entre lui et moi.
– Moi je suis de Perpignan, me dit-il, mais il y a quelques temps que je n’y ai pas remis les pieds. C’est bizarre maintenant !
– Pourquoi ?
– Et bien ces cons-là, ils ont même déplacé la statue de…de Arago…de François Arago !
Et tout en regardant une nouvelle fois mon appareil, il me répéta qu’il était très beau !!
– Qu’est ce que tu aimerais photographier maintenant ?
– Et bien si je m’écoutais c’est vous que je photographierais maintenant, pour garder une trace de notre sympathique rencontre.
– Y a pas de problème, je suis d’accord, vas-y, avec plaisir !
Moi, c’est Dominique, et toi ?…Déclic !